IPBES rapport d’évaluation sur les espèces exotiques envahissantes

Une espèce exotique envahissante est une espèce introduite par l’homme, intentionnellement ou non, sur un territoire situé en dehors de son aire de répartition naturelle, et qui menace les écosystèmes, les habitats naturels ou les espèces locales.

Les espèces exotiques envahissantes sont l’un des cinq facteurs directs de changement affectant la nature, avec les changements dans l’utilisation des terres et des mers, l’exploitation directe des espèces, le changement climatique et la pollution. Le rapport, rédigé par un collège de 86 experts, indique que près de 37 000 espèces exotiques envahissantes ont été introduites par l’homme, que 200 nouvelles espèces exotiques envahissantes sont recensées chaque année et qu’environ 3 500 d’entre elles ont un impact négatif sur la nature et l’homme.

Selon l’évaluation, le coût économique mondial des espèces envahissantes a dépassé 390 milliards d’euros par an en 2019. Il a au moins quadruplé chaque décennie depuis 1970 et devrait continuer à augmenter si aucune mesure n’est prise.

Composition du rapport
Le rapport est structuré en six chapitres :

1. Introduction aux invasions biologiques et à l’évaluation de l’IPBES : concepts, terminologie et risques ;
2. Synthèse des tendances passées et futures, et état des espèces exotiques et des espèces exotiques envahissantes ;
3. Facteurs directs et indirects de changement de la biodiversité affectant les invasions biologiques à différents stades : transport, introduction, établissement et propagation d’espèces exotiques envahissantes ;
4. Impacts des invasions biologiques sur la nature, les contributions de la nature aux populations et la bonne qualité de vie ;
5. Gestion des invasions biologiques : approches, efficacité et contraintes ;
6. Options futures pour la prévention et le contrôle des invasions biologiques : gouvernance et instruments politiques.

Cadre et objectifs globaux
Le rapport de l’IPBES présente les principales options de gestion des invasions biologiques, par exemple par la gouvernance intégrée, la prévention, la surveillance, la détection précoce et la réaction rapide, l’éradication ciblée et la restauration des écosystèmes. Les résultats de l’évaluation des espèces exotiques envahissantes devraient donc contribuer à la réalisation des objectifs internationaux en matière d’invasions biologiques. Elles contribueront directement à soutenir la mise en œuvre des Objectifs de développement durable de l’Agenda 2030.

Agenda pour le développement durable, en particulier l’objectif 15 qui vise à  » protéger, restaurer et promouvoir l’utilisation durable des écosystèmes terrestres, gérer durablement les forêts, lutter contre la désertification, stopper et inverser la dégradation des terres et mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité « .
La désertification, stopper et inverser la dégradation des terres et enrayer l’appauvrissement de la biodiversité ». L’évaluation sera également un outil de soutien pour atteindre l’objectif 6 du cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal, dans lequel les gouvernements ont convenu « d’éliminer, de minimiser, de réduire ou d’atténuer les impacts des espèces exotiques envahissantes sur la biodiversité et les services écosystémiques en identifiant et en gérant les voies d’introduction des espèces exotiques », en empêchant l’introduction et l’établissement d’espèces exotiques envahissantes prioritaires, en réduisant les taux d’introduction et d’établissement d’autres espèces exotiques envahissantes connues ou potentielles d’au moins 50 % d’ici à 2030, et en éradiquant ou en contrôlant les espèces exotiques envahissantes, en particulier dans les sites prioritaires, tels que les îles ».

La version complète de ce rapport, basé sur l’analyse de plus de 13 000 documents, sera publiée d’ici la fin du mois. Il est accompagné d’un résumé à l’intention des décideurs politiques, déjà disponible sur le site web de l’IPBES :

https://www.ipbes.net/IASmediarelease