La Coalition pour la Haute Ambition pour la Nature et les Peuples
Dans le cadre de la préparation du nouveau cadre mondial pour la biodiversité, la High Ambition Coalition for Nature and People (HAC N&P), co-présidée par la France et le Costa Rica, et par le Royaume-Uni en tant que coprésident pour les océans, a été lancée en septembre 2021 lors du One Planet Summit on Biodiversity. Son objectif était de plaider pour que le monde adopte, dans le nouveau cadre mondial pour la biodiversité, l’objectif 30×30 fondé sur la science, qui vise à conserver et à gérer efficacement au moins 30 % des terres et 30 % des océans à l’échelle mondiale d’ici 2030. Actuellement, 17 % des terres et 8 % des zones marines sont protégées dans le monde.
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COP 15 : un accord historique pour la biodiversité
Le 19 décembre 2022, après 4 ans d’intenses discussions et plus de 10 jours de négociations, le Cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal (KM-GBF) a été adopté lors de la 15e Conférence des Parties (COP15) à Montréal. Les 196 États membres de la Convention sur la diversité biologique (CDB) se sont engagés à atteindre 4 objectifs et 23 cibles d’action d’ici 2030. La conservation et la gestion efficaces d’au moins 30 % des terres, des zones côtières et des océans de la planète (objectif 3), la restauration de 30 % des écosystèmes terrestres et marins (objectif 2), l’arrêt de l’extinction anthropique des espèces menacées (objectif 4), la mobilisation d’au moins 200 milliards de dollars par an provenant de sources publiques et privées pour le financement des activités liées à la biodiversité (objectif 19) figurent parmi les principaux objectifs de conservation de cet accord historique.
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Les leviers d’actions des PNAs
La mise en œuvre du GBF de Kunming-Montréal exigera des pays qu’ils élaborent des plans d’action nationaux pour la biodiversité (PNAs), qu’ils intègrent la biodiversité (cible 14) et qu’ils prennent des mesures concrètes pour obtenir des résultats. En France, la stratégie nationale pour la biodiversité 2030, qui sera publiée à l’automne, reflète l’engagement de la France en faveur du cadre stratégique mondial pour la biodiversité. Couvrant les années 2022 à 2030, elle vise à réduire les pressions sur la biodiversité, à protéger et restaurer les écosystèmes, et à provoquer des changements profonds pour inverser le déclin de la biodiversité.

30×30, un objectif clé pour réaliser l’ambition de la KM-GBF
Confirmée comme une coalition réussie lors de la COP15, la HAC N&P pour la nature et les peuples, qui rassemble désormais 117 pays (en août 2023), se concentre sur la fourniture d’un soutien à ses membres pour mettre en œuvre et atteindre l’objectif 30×30.
L’action de la HAC s’articulera autour de quatre domaines clés :
1) Renforcer la mobilisation politique,
2) Soutien au renforcement des capacités,
3) Assistance technique en matière de jumelage,
4) Mise en relation financière.

Le Fonds-cadre mondial pour la biodiversité, une opportunité financière majeure
Approuvé par le conseil d’administration du Fonds pour l’environnement mondial le 29 juin dernier, le Fonds-cadre mondial pour la biodiversité (GBFF) apportera son soutien à la mise en œuvre du KM-GBF. Ce nouveau mécanisme financier permettra aux pays et à leurs partenaires de recevoir des fonds de toutes les sources et de les débourser rapidement grâce à des procédures simplifiées. Il offrira également un meilleur accès aux peuples autochtones et aux communautés locales (IPLC).
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Vers des modèles innovants de zones protégées
Des objectifs de conservation ambitieux ont été fixés pour la décennie 2020-2030. Les zones protégées et les zones conservées sont considérées comme des outils essentiels pour prévenir la perte de biodiversité et devront être étendues dans les zones les plus densément peuplées afin d’atteindre l’objectif 3 du KM-GBF. Dans un tel contexte, la conception et la gestion de ces nouvelles zones protégées en harmonie avec les sociétés humaines qui les habitent, en garantissant des systèmes gouvernés équitablement, en reconnaissant les territoires indigènes et traditionnels, tout en protégeant l’intégrité de leur biodiversité et les fonctions et services écosystémiques qu’elles fournissent, seront un facteur clé de succès. L’échange de bonnes pratiques et le partage d’expériences entre les pays peuvent contribuer à accélérer la réalisation de ces objectifs et encourager le développement de modèles d’aires protégées innovants dans l’esprit de la KM-GBF nouvellement adoptée.